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8 octobre 1968-2008: La direction du cégep Lionel-Groulx a fermé le cégep, mais l'événement a eu lieu quand même

Eric Smith, Lundi, Octobre 13, 2008 - 15:34

Le Drapeau rouge-express

Le 8 octobre marquait le 40e anniversaire du début des occupations étudiantes de l'automne 1968, qui représentent en quelque sorte l'acte fondateur du mouvement étudiant québécois contemporain. Depuis déjà plusieurs semaines, un appel circulait visant à commémorer cet événement par l'organisation d'une «occupation politique», qui devait prendre la forme d'une assemblée révolutionnaire étudiante au cégep Lionel-Groulx, à Sainte-Thérèse, là même où le mouvement de 1968 a débuté.

Lancé au début de l'été par le Mouvement étudiant révolutionnaire (une initiative du Parti communiste révolutionnaire parmi la jeunesse étudiante), l'appel fut relayé au mois de septembre par un comité formé de militants et militantes de différents cégeps et universités. Un comité local fut également mis sur pied au cégep de Sainte-Thérèse, chargé de voir à la logistique de l'événement qui devait rassembler plusieurs dizaines des militantes et militants intéresséEs à débattre du mouvement étudiant et de la révolution, dans l'esprit de «l'automne révolutionnaire» de 1968.

Devant le «danger» représenté par le fait que des étudiantEs osent se rassembler pour débattre de la révolution un mercredi d'octobre en début de soirée, la direction du cégep Lionel-Groulx a étonné tout le monde en décrétant un lock-out pour toute la journée. En arrivant au cégep mercredi matin, les étudiantEs et les membres du personnel se sont butéEs à des portes closes et des cordons de policiers, tandis que la direction leur remettait un communiqué - qui passera sans doute à l'histoire comme un modèle d'une rare insipidité - où elle affirmait avoir «toutes les raisons de croire» que la participation annoncée du MER et du PCR allait créer le désordre, des dégâts matériels et l'insécurité des étudiants et du personnel! Au même moment, on pouvait entendre, sur les ondes de la Première chaîne, que le cégep Lionel-Groulx était fermé pour la journée en raison de «menaces de la part de groupes extrémistes», sans autre explication!

Réagissant à cette décision anti-démocratique et dénuée de tout fondement, l'association étudiante du cégep a émis un communiqué, qu'elle a largement diffusé auprès de la population étudiante, dans lequel elle a vigoureusement dénoncé ce qu'elle a qualifié de «faux prétextes» et de mensonges visant à bafouer la liberté d'expression.

Qu'à cela ne tienne: à compter de 17h, tel que prévu, et après que l'information eut fait le tour de la province, quelque 125 militants et militantes, dont certainEs venuEs de Saint-Jérôme, Laval, Montréal, Valleyfield et Sherbrooke, se sont rassembléEs sur le terrain du cégep et ont discuté, jusqu'aux environs de 21h, des perspectives soumises par le MER (nous reviendrons sur le contenu de la discussion dans le prochain numéro du Drapeau rouge).

L'on pourrait ne voir dans cette affaire que l'œuvre d'une direction particulièrement couarde. Mais il faut savoir que la décision prise par l'administration du cégep a fait suite à des interventions soutenues de la part de la Sûreté du Québec, dont des agents ont participé à une réunion de cadres du cégep deux semaines avant la tenue de l'événement pour les inciter à fermer l'établissement, en raison nommément de la participation du PCR. Apparemment, les agents de la SQ ont même sorti des photos de l'émeute du mois d'avril ayant suivi la victoire du Canadien de Montréal en quart de finales des séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey où l'on voyait des «agitateurs masqués» brûler quelques voitures de police, laissant entendre que cela présageait ce qui allait arriver le 8 octobre à Sainte-Thérèse!

Tout cela apparaîtrait un peu ridicule, si ce n'était que l'affaire avait également fait l'objet d'une discussion lors d'une réunion nationale des directeurs des services aux étudiants qui a eu lieu le week-end dernier. Si ce n'était aussi du fait que les directions des cégeps Marie-Victorin et de Valleyfield ont interdit la tenue de kiosques d'information visant à annoncer l'événement...

Il faut mettre ces événements en parallèle avec la répression exercée contre les militantes et militants combatifs, comme on le voit en ce moment à l'Université du Québec en Outaouais, où des étudiants sont menacés d'expulsion pour avoir mené une campagne de boycott des services alimentaires. Tout comme de manière plus générale, on doit faire le lien avec les actions menées par les forces de l'ordre pour criminaliser et décourager l'expression des points de vue révolutionnaires et l'activité des groupes qui refusent de se plier aux diktats du système, comme on l'a vu cette semaine autour de la manifestation de Montréal-Nord.

Ces actions sont lâches et méprisables, et elles méritent une riposte unifiée et déterminée.

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Article paru dans Le Drapeau rouge-express, nº 194, le 12 octobre 2008.
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