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Là où l’automobiliste-consommateur est roi! (La lutte continue à Sherbrooke)

jonatan livings..., Lundi, Octobre 13, 2008 - 13:48

Quelques membres du Regroupement Autonome des Jeunes de l'Estrie

Dernièrement, un comité de consultation de la ville de Sherbrooke recommandait l'agrandissement d'un éco-territoire urbain. Le 22 octobre prochain aura lieu des consultations publiques en perspectives d'ajouter ce que la population a à dire. Voici un texte qui met en perspective l'absurdité de l'ensemble du processus "démocratique" de la ville de Sherbrooke et des conséquences qui résulte de l'autisme de sa gouvernance. Ce texte sera publié dans le prochain journal du Regroupement Autonome des Jeunes de l'Estrie ("l'enRAJée") et à été écrit par des membres de cette organisation.

Sherbrooke et l’urbanisme
Là où l’automobiliste-consommateur est roi!

À Sherbrooke, comme à bien d'autres endroits (surtout en Amérique du Nord), l'objectif de faciliter l'automobile et de favoriser la consommation de grande surface prime sur l'environnement et sur la qualité de vie des résidentEs moins favoriséEs. La construction d'une ville se fait alors au gré des initiatives de géants du commerce et de promoteurs immobiliers aux bonnes connections politiques.

Pourtant, ce modèle est contesté. Les voix de citoyen-ne-s conscientisé-e-s, de cyclistes et d'écologistes consciencieux-euses résonnent. En mai 2006, à Sherbrooke, à l'aide de la Coalition Sherbrooke Milieu de Vie (CSMV), elles ont tant résonnées qu'elles ont fait échouer le plan d'urbanisme de la mairie (voir www.cmaq.net/fr/node/28369). Le modèle américain ne résultant pas de la démocratie, la lutte continue donc...

Plus de voitures, toujours plus

En arrivant pour la première fois en Amérique du Nord, certaines personnes s'étonnent: tout est surdimensionné! C'est qu'ici l'aménagement repose sur la consommation de masse et, surtout, sur l'automobile. Celles-ci sont toujours plus nombreuses, les magasins et centres d'achats toujours plus gros et plus loins. Consommateurs motivé-e-s et essence bon marché: un combo présenté comme la clé du développement économique. Enfin, c'est ce que dit le modèle américain dont s'inspire le développement urbain de plusieurs villes, dont Sherbrooke.

En 1991, l'idée de faire disparaître l'automobile des milieux urbains est apparue en toutes lettres dans « Proposition de recherche pour une ville sans voiture », un rapport commandé par la CEE (Commission Économique Européenne). Sa diffusion a été limitée, presque confidentielle. Aucun document publié depuis n'en fait référence, car ses conclusions dépassaient les espérances des opposant-e-s à l'automobile. La CEE voulait éviter qu'on sache que la prédominance de la voiture n’est pas fondée sur les lois inébranlables de l'économie, mais sur leur violation et sur l’ignorance des bilans écologiques. Les écosystèmes et la santé de la population des villes continuent ainsi de payer le prix de l'automobile. Sherbrooke ne fait pas exception à la règle...

Les impacts environnementaux du modèle américain.

Pour « se développer », les agglomérations poussent plus loin leurs frontières. L’étalement urbain menace les forêts, les terres agricoles et les milieux humides (marais, tourbières, etc...) entourant les villes. Des études estiment que près de 70% des milieux humides canadiens (soit 17,5% des milieux humides de la planète) auraient disparu, en bonne partie dû à l'étalement urbain. Ceux-ci sont essentiels à la filtration de l'eau et à la survie d'une grande variété d'espèces animales, comme les grenouilles et les tortues (yearofthefrog.org).

L'étalement urbain, parce qu’il encourage l'utilisation de l'automobile, augmente notre dépendance au pétrole et engendre son lot de pollution urbaine (sonore, lumineuse, pollution de l'air). Alors que de 1991 à 2001, dans la ville de Québec, le nombre de voitures augmentait de 27 000, la population grimpait de seulement 18 000 personnes. De son côté, la direction de la santé publique de Montréal établit à 1500 le nombre de personnes mortes prématurément à cause de la pollution atmosphérique.

De plus, selon des études réalisées par Richard Bergeron sur l’efficacité relative de divers projets routiers, chaque augmentation de 10% de la surface d'autoroute entraîne une augmentation de la congestion routière de 4,7% à 12,2%, sur une période variant entre 10 et 15 ans. Plusieurs raisons environnementales, économiques et humaines motivent des citoyen-ne-s à s'opposer, depuis deux ans, à l'augmentation de l'utilisation des voitures ici même à Sherbrooke.

Malgré les épisodes de smog des étés derniers, malgré un milieu humide menacé par le prolongement du boulevard Portland vers le boulevard Bourque (par la création du boulevard René-lévesque) et surtout malgré le rejet clair du plan d'urbanisme en 2006 par une majorité de 5000 voix, la mairie a déjà commencé des projets qui satisfont le modèle américain. En fait, en réponse à la victoire du NON au plan en question, la ville a mis sur pied des comités ayant pour mission de réfléchir sur des enjeux précis. Cependant, ces groupes n'ont nullement été créés pour remettre en question la logique à l'américaine, mais seulement pour se pencher sur des recommandations spécifiques. Ces dites recommandations sont attendues pour septembre.

Sherbrooke et la démocratie de centres d'achats

Pendant que ces comités donnent l'impression qu'une opposition au modèle américain est en cours au sein de la ville, deux projets avancent. Un terrain a déjà été acheté sur la rue Payard en prévision du prolongement de Portland et de la construction des boulevards Lionel-Groulx et Monseigneur Fortier dans l'éco-territoire Duvernay. La construction de ces boulevards a pour but de mieux desservir le Plateau St-Joseph où siège Wal-Mart et Home Depôt.

Récapitulons le processus. La ville a commencé par des consultations qui ont abouti au Plan Vision qui, essentiellement, rejetait le modèle américain. Le plan d'urbanisme, n'ayant pas tenu compte de ces orientations, a été rejeté par une majorité de 5000 voix. Des projets du Plan d'Urbanisme se mettent tout de même en branle. Pendant ce temps, la ville projette à la population, à l'aide du journal tape à l'oeil « NOUS », que les comités satisferont leurs inquiétudes grâce à l'expérience de ses membres.

Dans ce portrait d'une démocratie douteuse, il ne faut pas oublier Dany Lachance, directrice de la Société des Transports de Sherbrooke (STS) et conseillère municipale. C'est sous la direction de cette dernière qu'une désastreuse réforme a augmenté dangereusement le trafic sur le boulevard Bourque, donnant ainsi des arguments aux défenseurs du projet de prolongement du boulevard Portland. Celle-ci a par ailleurs affirmé, en mai dernier, que la gratuité des transports en commun attirerait des indésirables dans les autobus.

C'est en effet lors d'un déjeuner-conférence (au coût de 20$) que sont venus, en automobile bien sûr, de riches Sherbrookois-es se rassembler pour se faire dire, redire et reredire la définition de ce qu'est la gratuité des transports en commun selon le regard de madame Lachance : un mythe. Les applaudissements abondèrent, au grand malheur des préceptes démocratiques.

L'espoir d'un modèle alternatif

L'année 2007 était la première où, dans l'histoire de l'humanité, la majorité de la population planétaire vivait en zone urbaine. L'urbanisme est donc au coeur des enjeux planétaires. Dans ce contexte, la province voit naître des projets innovateurs tels que les « Jardins sur les toits » (www.rooftopgardens.ca) et « En ville sans ma voiture » de Montréal et la lutte contre la circulation de transit du comité populaire St-Jean Baptiste de Québec (www.compop.net).

Finalement, à Sherbrooke, un mouvement mondial d'écolo-cyclistes, « la vélorution » (www.velorutionsherbrooke.blogspot.com), s'est implanté depuis cet été pour crier haut et fort: « moins d'autos, plus de vélos! ». Espérons que de tels projets prennent toujours plus d'ampleur. La prise de conscience du fonctionnement de nos municipalités à l'aide des médias alternatifs est essentielle. D'où l'importance de partager l'enRAJéE!!!

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