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Du nationalisme à l’internationalisme (2ième partie)

Anonyme, Vendredi, Septembre 12, 2008 - 20:00

L’activisme des années 60, cette action pour « faire quelque chose » sans réfléchir est encore perpétuée par des anarchistes ou des activistes. À travers ces actions, l’expérience des luttes révolutionnaires de la classe ouvrière mondiale est rejetée ou caricaturée.

Les communistes internationalistes de Montréal publient en sept parties, avec l’accord de l’auteur, la brochure Du nationalisme à l’internationalisme. Ci-dessous : la 2ième partie.
1ère partie : http://www.cmaq.net/node/30896

Du nationalisme à l’internationalisme 2ième partie

Mes années dans le cul-de-sac du nationalisme québécois ou la nation au-dessus de la lutte des classes

Le 24 juillet 1967, je travaillais à l’Exposition Universelle. Il faisait très beau ce matin-là et plusieurs pavillons reflétaient la lumière du soleil tels de gigantesques miroirs. Après être sorti du métro, muni de ma passe d’employé, je me dirigeais vers le pavillon où je travaillais comme « bus-boy ». La journée précédente, le général De Gaulle avait lancé son cri de l’hôtel de ville de Montréal « Vive le Québec libre ! ». De Gaulle se montrait comme le fidèle représentant de l’impérialisme français en compétition avec l’impérialisme canadien et américain ; il voulait de cette façon, placer ses pions du côté de la bourgeoisie nationaliste québécoise.

J’errais donc librement avant de commencer le travail et j’arrivais près du pavillon de la France, pavillon qui est maintenant devenu un lieu où l’on vend très cher du rêve: le Casino de Montréal. J’étais à l’arrière d’un rang d’agents de la GRC qui barrait l’accès à un pont qui devait me conduire à mon travail. Mon travail débutait à midi et je serais en retard si je passais par un autre chemin. Le patron n’acceptait aucun retard. Je décidai bien témérairement d’écarter les policiers par leur arrière en me disant que la foule devant eux les écarterait et que je pourrais passer. À ma grande surprise, plusieurs des flics se jetèrent sur moi tout en laissant passer une partie des manifestants nationalistes. Ce qui me valut une nuit en prison où j’ai pu constater de visu que les prisons étaient des geôles pour prolétaires, jeunes ou vieux. Deux semaines plus tard, j’étais acquitté parce que j’avais été accusé d’avoir « troublé la paix » ; or, je n’avais pas crié, je n’avais que tenter de passer à travers un cordon de policiers.

Ce séjour forcé en prison m’a mis en contact avec des nationalistes. Quelques mois plus tard, en janvier 1968, je devenais membre du Rassemblement pour l’Indépendance Nationale dirigé par Pierre Bourgeault (RIN). Ce parti, outre l’indépendance du Québec, prônait aussi plusieurs nationalisations comme Bell Telephone. Pour moi, les nationalisations c’était du socialisme. Je n’avais pas encore compris que l’État n’est pas neutre, il est toujours l’instrument de domination d’une classe sociale sur une autre.

Un des fondateurs du socialisme scientifique, Engels, avait écrit « …ni la transformation en société par actions, ni la transformation en propriété d’État ne suppriment la qualité de capital des forces productives. Pour les sociétés par actions (et les trusts), cela est évident. Et l’État moderne n’est à son tour que l’organisation que la société bourgeoise se donne pour maintenir les conditions extérieures générales du mode de production capitaliste contre des empiètements venant des ouvriers comme des capitalistes isolés. L’État moderne, quelle qu’en soit la forme, est une machine essentiellement capitaliste: l’État des capitalistes, le capitalisme collectif en idée. Plus il fait passer de forces productives dans sa propriété, plus il devient capitaliste collectif en fait, plus il exploite de citoyens. Les ouvriers restent des salariés, des prolétaires. Le rapport capitaliste n’est pas supprimé, il est au contraire poussé à son comble. » L’Anti-Dühring

Le programme du RIN ne faisait que répondre aux intérêts de la petite-bourgeoisie et de la fraction montante de la bourgeoisie québécoise avide de capital. L’État s’avérait l’instrument idéal pour la fourniture de capital à cette bourgeoisie montante.
Le 24 juin 68, je participais à l’émeute « le lundi de la matraque » durant la parade nationaliste de la Saint-Jean-Baptiste contre le futur premier Ministre canadien Pierre-Elliot Trudeau. Par chance, je ne fus pas arrêté même s’il y eut 290 arrestations.
Durant l’été 68, j’ai travaillé à la Régie des alcools (la SAQ). À peine un mois après mon embauche, une grève est déclarée par le syndicat. Cette grève dura six mois sans que le syndicat (CSN) propose une grève de solidarité auprès des autres travailleurs.
L’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes de l’impérialisme russe ne fait que me conforter dans mon opinion que l’URSS n’est pas un pays socialiste.
En 1969, j’écoute avec intérêt la radio qui annonce les attentats à la bombe du Front de libération du Québec (FLQ). Ses cibles ne sont plus seulement anglophones comme auparavant, mais incluent maintenant plutôt des sites comme la Bourse de Montréal.

Les actions minoritaires armées et/ou le terrorisme font toujours le jeu politique de la bourgeoisie indépendamment de ceux qui l’utilisent. Ainsi l’action du FLQ a permis a un parti bourgeois comme le PQ de s’ériger en défenseur pacifique des institutions établies d’une part et d’autre part à l’État d’intensifier sa répression contre ceux qui n’avaient rien à voir avec le FLQ. L’action du FLQ, même s’il y avait à l’intérieur quelques ouvriers, ne reflétait aucunement un début de conscience de classe révolutionnaire mais plutôt un populisme ouvriériste. Le fait que des membres du FLQ aient pu s’entraîner dans des camps en Algérie montre qu’ils étaient le jouet inconscient des contradictions interimpérialistes. Les médias dénonçaient hypocritement la violence du FLQ. Ils oubliaient et oublient toujours très facilement le grand nombre d’ouvriers tués ou blessés au travail. Selon des données recueillies par l’Association des Commissions des Accidents du Travail du Canada, 1 097 décès reliés aux accidents de travail furent enregistrés au Canada en 2005, soit une augmentation de 45 pour cent par rapport à 1993, année où furent enregistrés 758 décès.

En février 1969, des étudiants de l’Université Sir Georges William (devenue Concordia) occupent l’université pendant douze jours pour dénoncer le racisme à l’intérieur de ses murs. En mars, une manifestation pour McGill français mobilise 15 000 à 20 000 personnes. Le cégep Maisonneuve est occupé par les étudiants. En juin, une opération anti-congrès de l’Union Nationale se déroule à Québec. Le 24 juin, pendant la parade nationaliste de la Saint-Jean-Baptiste, un symbole est démoli. Nous nous plaçons à la fin de la parade, derrière le dernier char allégorique, celui avec la statue en carton-pâte de Saint-Jean-Baptiste. Quand je dis nous, c’est le gang de la Rive-Sud… Les Rose, Francis Simard, etc., des fils d’ouvriers ou de cultivateurs. Cette statue remplaçait l’enfant représentant Saint-Jean-Baptiste accompagné de son mouton. Cet enfant et son mouton avaient été enlevés parce qu’on croyait que, pour les élites québécoises surtout religieuses, le mouton symbolisait la soumission des travailleurs québécois. On renverse donc le symbole national et on détruit la statue. Nous avons détruit un autre symbole de soumission. La manifestation qui s’en suivit par contre continua la « tradition » bris de vitres, particulièrement des commerces unilingues anglais. Dès qu’il y avait une manifestation de plus de 1 000 personnes c’était toujours la même « tradition » et je ne me souviens pas de manifs de moins de 1 000 personnes. Évidemment je prenais part à ces manifs.

Cela a pris plusieurs années avant que cette parade nationaliste revienne sur la rue Sherbrooke.

Durant l’hiver et le printemps 69, j’étais enseignant au secondaire et il m’arrivait souvent d’avoir de la difficulté à donner mes cours parce que j’avais passé une partie de la nuit à préparer des tracts ou à poser des affiches un peu partout.

À l’été 69, beaucoup de jeunes chômeurs et des étudiants ne savent pas où passer leurs vacances et la Gaspésie est la réponse du moment. Ces jeunes chômeurs et étudiants se retrouvent à la Maison du Pêcheur à Percé, mise sur pied par le gang de la Rive Sud. Ils peuvent pour presque rien demeurer sur place et visiter la Gaspésie. Cet endroit fut aussi un centre de recrutement pour le FLQ. La police locale, afin de les chasser, arrosa les résidents de la Maison du Pêcheur avec l’eau froide de la mer. Je me souviens de voyages que nous faisions pour nous y rendre : Montréal-Percé en un seul voyage et inversement. Un de ces voyages a marqué ma mémoire alors que nous revenions à Montréal : à partir d’Amqui, nous avions barbouillé le mot STOP et toutes les affiches bilingues ou unilingues anglaises. Notre nationalisme québécois nous avait incité à enlever tous les drapeaux canadiens que nous avions vus tout au long de la route. Ma voiture en était pleine... Ignorants que nous étions, nous ne savions même pas que le mot STOP était français depuis 1792.

En septembre 69 il a fallu que je prenne une décision politique importante. Mes amis, le gang de la Rive Sud, n’étaient pas encore des felquistes, mais je savais que si je restais dans la région métropolitaine, j’en serais devenu membre, pas tellement par conviction mais plutôt par amitié ou par la pression de mes pairs. J’y serais obligé indirectement.

Étant enseignant, mon syndicat avait décidé d’envoyer des lettres de démission comme moyen de pression lors de négociations. Il faut avouer qu’en tant que moyen de pression, ce n’était pas le plus efficace et ce n’était pas très mobilisateur comme action non plus. J’ai donc envoyé rapidement ma lettre de démission et à peine quelques jours après qu’elle fut postée, le syndicat m’avertit, en retard, que ce moyen de pression avait été retiré. Ma lettre étant partie, je me suis donc retrouvé sans emploi. Je me suis marié et je suis retourné aux études à l’université de Sherbrooke pour débuter une maîtrise en physique.

Quelque trois semaines après mon arrivée à Sherbrooke, j’ai commencé à militer dans le Comité d’Action de la Ligue d’Intégration Scolaire, le CALIS. Malgré toutes mes actions politiques, j’allais encore à la messe et quelques minutes avant la fin de ce rite religieux d’un autre âge, je distribuais des tracts pour le français au Québec et j’en mettais sur les pare-brise des autos.

En octobre 69, 200 femmes manifestent contre le règlement anti-manifestation voté par l’administration du maire Drapeau. L’objet de ce règlement était de contrer tout mouvement de contestation à Montréal. 165 des 200 femmes présentes furent incarcérées. Une manifestation importante des chauffeurs de taxi contre le monopole Murray Hill a aussi lieu. En novembre, il y eut aussi des manifestations pour la libération des prisonniers politiques. Et dans la même lignée, même si c’est en janvier 70, j’organise une manifestation à Lennoxville, près de Sherbrooke, contre l’université anglophone avec le slogan « Université Bishop aux travailleurs ».

Cet activisme des années 60, cette action pour « faire quelque chose » sans réfléchir est toujours habituellement perpétuée par des anarchistes ou des activistes révolutionnaires. À travers ces actions, l’expérience des luttes révolutionnaires de la classe ouvrière mondiale est rejetée et carrément caricaturée. Un exemple de cette ignorance crasse du marxisme est la citation suivante extraite du livre de Francis Simard Pour en finir avec octobre: « Nous étions contre les chicanes théoriques sur une virgule ou une phrase de la critique du programme de Gotha par Marx ». Cette absence ou mépris des acquis pratiques du prolétariat a mené les militants des années 60 à la mort politique et au désoeuvrement. Beaucoup d’anars au début des années 2000 se retrouvèrent dans la même situation. Ils me rappellent ces poules, sur la ferme familiale, auxquelles je devais couper la tête pour le dîner. Elles continuaient à marcher sans tête. Ces activistes, tout comme certains anars, se lançaient dans toutes sortes d’activités ou manifs sans faire le bilan de leurs actions. C’était vrai durant les années 60 et cela l’est encore durant les années 2000 avec les manifs répétées mobilisant de moins en moins de participants contre les sommets économiques. Un parti révolutionnaire international, une « tête », ils n’en ont pas besoin et ils se lancent un peu partout dans des actions politiques qui les jettent carrément dans la marmite du réformisme. Ils répètent les mêmes erreurs. Voir Note 1.

Lors de l’organisation des manifs, il y avait toujours deux tendances politiques mais vraiment aucune de révolutionnaire. Par exemple, lors de la manifestation McGill Français, des organisateurs mettaient de l’avant le slogan « McGill français » alors que d’autres mettaient de l’avant « McGill aux travailleurs ». (C’étaient ces derniers que j’appuyais même si j’étais membre du parti québécois dans le comté de Taillon depuis février 69). Je qualifierai ces derniers de gauche capitaliste car bien que prenant le « parti » des travailleurs, leur point de vue était cantonné dans la réforme d’une université sans s’attaquer aux fondements mêmes de la société capitaliste dans son ensemble et sans un point de vue internationaliste prolétarien.

Je me souviens d’une réunion préparatoire à cette manif, qui a été faite dans les vieux locaux du cegep du Vieux-Montréal sur la rue Sherbrooke. Il y avait des personnes de plusieurs groupes, de tendance gauchiste et/ou nationaliste. Pendant la rencontre qui avait lieu dans l’auditorium, quelques personnes s’aperçoivent que des policiers nous filment à partir du cagibi du projecteur. Mario Bachand (il fut assassiné à Paris dans des circonstances nébuleuses auxquelles fut mêlée la GRC) est intervenu pour protéger les policiers parce que plusieurs des gars et des filles présentes voulaient s’en prendre à eux en leur donnant une raclée. Nous avons cependant détruit leur film. Le lendemain, Mario Bachand, un des organisateurs de la manif, fut battu par la police et gardé en prison quelques jours. Je raconte cet incident pour montrer qu’il ne faut jamais se fier aux corps policiers, ce sont toujours les défenseurs du système capitaliste que vous les défendiez ou non une journée, ils ne seront fidèles qu’à la bourgeoisie. [Voir http://www.cmaq.net/node/20240 sur le Marxisme et police.] Cette manifestation, comme c’était la « tradition des manifestations en 68-69 », était plus ou moins pacifique. Nous nous sommes rendus devant l’Université McGill, et ensuite nous nous sommes dispersés en prenant le trajet habituel c’est-à-dire la rue Sherbrooke vers l’Ouest et la rue Sainte-Catherine Ouest. Nous nous étions munis de cocktails molotovs et de roches. Les vitrines de la Banque Royale ont été brisées comme d’habitude. À cette manif comme à la précédente, il y avait toujours plus d’une centaine d’arrestations et des blessés : une quinzaine de manifestants et deux à trois policiers. Telle était la « tradition des manifestations en 68-69 ». Tu partais pour une manif, tu ne savais pas quand tu reviendrais, et si jamais tu revenais sans anicroche, tu puais toujours le gaz lacrymogène. Je fus chanceux à la manif de McGill car je ne fus pas arrêté.

En juin, le parti de l’Union Nationale fait son congrès à Québec. Ce parti est au pouvoir avec Jean-Jacques Bertrand, premier ministre. Nous organisons une manifestation. Quand je dis nous, c’est encore une fois le gang de la Rive-Sud… Nous étions tous dans le Parti Québécois non pas parce que nous étions d’accord avec ce parti, mais plutôt parce que c’était un lieu de rencontre. Nous avions laissé le RIN qui, lors de son dernier congrès, avait voté sa dissolution à l’automne 68 en invitant ses membres à rejoindre le PQ. Pour mobiliser le plus de monde possible à la manif de Québec, il fallait poser des affiches à Montréal. Nous n’avions pas d’argent comme les partis politiques et encore moins celui des agences de publicité qui polluent la ville avec leurs annonces nous incitant à consommer. Donc pas d’argent pour des annonces dans les journaux… Et rappelons que l’affichage est interdit. Nous avons donc formé plusieurs équipes pour couvrir de nuit le centre-ville et les quartiers ouvriers. Mon équipe, c’est-à-dire Paul Rose et moi, posions donc nos affiches pour inviter les travailleurs et étudiants à venir manifester à Québec. Je devais enseigner le matin mais malheureusement, nous nous sommes fait prendre par les flics à côté du magasin Morgan, près de la rue Sainte-Catherine à trois heures trente du matin.

Une auto s’arrête à notre hauteur :c’était des policiers en civil. Ils sortent avec leurs fusils et nous lancent « Haut les mains ! ». En levant les mains, toutes les affiches cachées sous mon chandail tombent à terre. Ils avaient maintenant les preuves. Le juge nous condamna à des frais de 7$ (équivalent à 50$ aujourd’hui). Nous avions quand même passé une journée en détention.

Il y a une tradition nationaliste dont je me souviens malheureusement. C’est la commémoration de la rébellion 37-38 qu’on appelle la Fête des Patriotes. Une année, pour cette commémoration, le gang de la Rive-Sud a décidé une action pour cette fête. On avait fait des stencils, un stencil par lettre, pour former Québec Libre. Alors pendant la nuit précédant la commémoration du dimanche, de Chambly jusqu’à Saint-Denis-sur-le-Richelieu, on avait imprimé sur l’asphalte « Québec Libre ». Dans le camion chaque gars et chaque fille avaient sa lettre ; une auto à l’avant et une auto à l’arrière pour la surveillance. Nous faisions ça à tous les trois ou quatre kilomètres jusqu’à Saint-Denis-sur-le-Richelieu. Malheureusement, ce slogan nationaliste a pris plus de deux ans avant d’être complètement éliminé de la chaussée.

Au printemps 1969, j’ai quitté le PQ à cause de la corruption qui commençait déjà à s'établir dans ce parti bourgeois. On avait convaincu Pierre Bourgault, ancien chef du RIN, d’être candidat dans le comté de Taillon. Les ex-membres du RIN étaient très mal vus dans ce parti. Il y avait aussi un gars, ancien membre du RIN, qui voulait être candidat du parti québécois dans le même comté. Une convention se préparait pour choisir le candidat officiel du parti pour le comté. Ce candidat-là s’était lié à la pègre de la Rive-Sud (Voir Note 2 de ST). Le nombre de membres augmentait tous les jours ; des résidents de Montréal avec de fausses adresses se faisaient passer pour des habitants de la Rive-Sud. Nous avions prouvé tout cela à Camille Laurin et au conseiller politique de René Lévesque, Jean-Roch Boivin. Cela n’a rien donné, ils faisaient le jeu électoral nous dirent-ils. Nous avons alors compris que les magouilles électorales, c’était normal pour ces politiciens bourgeois. Il y eut donc une assemblée. Camille Laurin présida cette assemblée qui avait lieu dans un sous-sol d’église à Ville Jacques-Cartier (devenue Longueuil) et la pègre locale était là avec ses bouncers. Nous nous sommes fait sortir de l’assemblée (le gang de la Rive-Sud) par les hommes de main de la pègre au vu et au su de Camille Laurin qui n’a pas réagi du tout. Nous avons crié contre le gang de bandits qui était là. Selon quelques personnes qui restèrent, l’assemblée s’est déroulée par la suite de façon tout à fait normale. Ce qui fait qu’un grand nombre de membres du comté de Taillon ont foutu le camp du parti.

Aux élections d’avril 70, il y eut deux candidats péquistes : le candidat officiel du PQ et un autre candidat péquiste mais non reconnu par le parti. Le candidat officiel du PQ fut appuyé par la pègre locale qui le laissa tomber quinze jours avant les élections parce qu’il n’avait plus d’argent. La pègre locale appuya alors l’Union Nationale. Le candidat libéral a ainsi été élu. Nous n’avions déjà pas beaucoup d’illusions sur le PQ mais cela a été la cerise sur le gâteau.
La lutte des chauffeurs de taxi contre Murray Hill.

En octobre 69, les policiers de Montréal étaient en grève. Les chauffeurs de taxi étaient très militants parce qu’ils se faisaient enlever leur gagne-pain par le monopole Murray Hill à l’aéroport de Dorval (maintenant devenu l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau). Ils manifestaient souvent contre cette entreprise. Ils profitèrent donc de la grève des forces répressives pour aller manifester devant le garage de la compagnie. Les manifestants poussent un autobus de la compagnie, en flammes, vers les portes du garage. Les gardes de sécurité de la compagnie tirèrent sur les manifestants, tuant un de ceux-ci… Par chance, c’était un policier infiltré parmi les manifestants. Il y a eu des manifestants qui se sont fait tirer et blesser gravement entre autres Jacques Lanctôt et Marc Carbonneau. Je n’y étais pas, j’étais à Sherbrooke comme un tigre en cage… Le temps de me rendre à Montréal en une heure trente et ce serait fini. Durant la nuit, suite à la demande du maire Drapeau, l’armée arriva pour remplacer les policiers qui étaient toujours en grève. C’était comme une répétition pour octobre 70.

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Le mouvement pour le droit de travailler en français et d’avoir des services en français dans les commerces était toujours très fort. Bien entendu, très peu de militants faisaient le lien avec la lutte contre le capitalisme. Les hommes d’affaires anglophones avec la complicité d’hommes d’affaires francophones et de politiciens à leur service ne faisaient rien pour que ça change. Cette lutte était toujours contrôlée étroitement par des groupes nationalistes de gauche ou de droite qui ne faisaient aucun lien avec une lutte anti-capitaliste de la classe ouvrière.

D’autres manifestations eurent lieu dans différentes villes du Québec pour la libération des felquistes Vallière et Gagnon. C’était l’Opération Libération parce que ces deux felquistes étaient en prison depuis trois ans sans aucune accusation. Nous demandions leur libération. Il y eut 10 000 personnes qui manifestèrent à Montréal en scandant « SOS FLQ ». Plusieurs avaient compris que ce n’était pas par des pétitions que leur libération serait obtenue.

En janvier, j’organise une manifestation contre l’université anglophone Bishop en banlieue de Sherbrooke. Notre agitation fut donc basée sur le leitmotiv « Bishop's c’est notre argent, il faut que ça disparaisse, c’est inutile. » Nous passons des tracts et posons des collants dans la ville. La manifestation a lieu le 29 janvier et il fait –25 °C. Environ 75 personnes se pointent devant l’université Bishop avec plus de trois cents étudiants anglophones qui nous attendent. La police est présente dans l’attente d’une bataille entre les deux groupes.

À ce moment-là, il y avait deux maoïstes à Sherbrooke et lors d’une assemblée préparatoire à cette manif, l’un d’eux m’avait dénoncé publiquement comme un réactionnaire. Ça m’a secoué, moi, qui me pensais comme un gars de gauche, me faire traiter de réactionnaire qui essayait de diviser les francophones et les anglophones, les travailleurs francophones et les travailleurs anglophones. Pendant la manifestation l’un de ces deux militants, Lori Rice, empêcha les étudiants anglophones de nous sauter dessus. Durant cette période-là, j’ai commencé à me poser de sérieuses questions sur le nationalisme, où menait la lutte pour la défense du français sans faire de distinctions de classes sociales. C’est à partir de cette époque que je suis devenu sympathisant d’un groupe maoïste (de mars 1970 à l’été 71). Il faut être au « service du peuple » me disaient les deux jeunes étudiants maoïstes. Pour un jeune comme moi, ayant reçu une éducation judéo-chrétienne, c’était très motivant.

Ce mot peuple très utilisé par les gauchistes, comme les mots nation et citoyen charriait une ambiguïté qui camouflait les classes sociales et ce qui était encore plus important, c’était que ce terme mettait de côté le rôle historique révolutionnaire de la classe ouvrière.

Mes années dans le cul-de-sac maoïste ou le socialisme dans un seul pays

Avant de parler de cette période maoïste de ma vie, je voudrais citer un texte de la Gauche communiste sur le maoïsme:
« Le maoïsme n’a rien à faire, ni avec le marxisme, ni avec la classe ouvrière. La faction de Mao ne prit le contrôle du Parti Communiste Chinois qu’après les massacres d’ouvriers à Shanghai et Canton en 1926-1927. Mao fonda le PCC sur le « bloc des quatre classes », et sa prise de contrôle de la Chine en octobre 1949 n’était pas une Révolution prolétarienne. Ce que Mao fit, c’est qu’il copia les aspects brutaux de la planification du capitalisme d’État stalinien et il institua un régime arbitraire qui aboutit à des millions de meurtres (plus de trente millions de morts, rien que lors du « Grand Bond en Avant » de 1958.)

À partir de la fin des années soixante, le maoïsme se revendiqua comme un courant marxiste et fit quelques incursions dans le milieu petit-bourgeois étudiant des métropoles. Ici, comme à la périphérie du capitalisme, les maoïstes, alors qu’ils luttaient pour établir leur place dans l’ordre impérialiste, encouragèrent leurs partisans à se comporter en rabatteurs de la classe dominante chinoise. En Asie, en Afrique et en Amérique du Sud, leurs adhérents rejoignirent les factions armées qui soutenaient les mouvements de libération nationale et/ou les seigneurs de guerre de la Gauche démocratique, alors que les factions de la bourgeoisie se disputaient le découpage du gâteau capitaliste. Par chance, les contorsions et les virages des dirigeants chinois et de leurs partisans les ont rendus de moins en moins crédibles dans leurs efforts de présenter leurs positions politiques comme provenant d’une approche marxiste. »

Trotsky and Trotskysm, publié par la Communist Workers Organisation.

Nous avons donc créé un journal étudiant sur le campus de l’université de Sherbrooke. Il s’appelait l’Estrien Rouge. Réal Caouette, député créditiste, nous fit involontairement de la publicité. Lors de la parution du premier numéro, Caouette le dénonça à la Chambre des Communes à Ottawa. Notre tirage est monté, il va s’en dire, jusqu’à 650 copies par mois. Mais au fond, la grande gagnante de cette publicité involontaire fut la bourgeoisie elle-même qui réussit à faire croire encore une fois que les maoïstes étaient des communistes. Dans le premier numéro, nous dénoncions Marc-André Lavallée qui voulait se présenter comme candidat du Parti Québécois dans Sherbrooke lors de la convention. Il avait été en collusion avec une compagnie américaine, Corning Glass, parce qu’il travaillait au Centre Hospitalier de l’université de Sherbrooke (CHUS). Il ne se présenta donc pas à la convention. Et nous avions involontairement participé au cirque électoral.

Lors d’une petite manifestation à Ottawa, le groupe de maoïstes – qui devint plus tard le PCC (m-l) – manifesta contre l’agression américaine au Vietnam. Pendant une heure, nous nous sommes promenés devant l’ambassade américaine protégée par des GI. Nous nous amusions à leur passer nos pancartes à vingt centimètres du nez. Par contre, au même moment et au même endroit, des néo-nazis manifestaient pour appuyer l’agression américaine. Ces néo-nazis cherchaient évidemment la bagarre et – avec l’aide des policiers (sic !) – ils finirent par se ruer sur nous en une remarquable échauffourée. Résultat : il y eut treize arrestations sur une cinquantaine de manifestants. Ceux et celles qui étaient restés décidèrent d’aller manifester devant l’ambassade soviétique parce que l’URSS et les Etats-Unis étaient deux puissances impérialistes. Pour le PCC (m-l), l’URSS était une puissance impérialiste seulement depuis l’arrivée au pouvoir des « révisionnistes » avec Khrouchtchev. Selon eux, l’URSS sabotait la lutte du peuple vietnamien contre l’impérialisme américain alors que la Chine « socialiste » était du côté du peuple. La réalité était très différente, c’était une guerre entre puissances impérialistes, Chine incluse sur le dos des prolétaires et paysans vietnamiens.

Les manifestants arrêtés devant l’ambassade américaine furent condamnés à deux mois de prison dont Lori Rice, un des maoïstes de Sherbrooke. Ils firent même une grève de la faim d’une vingtaine de jours. Bien entendu, ces militants, consciemment ou non, firent le jeu de l’impérialisme chinois montant.

Inlassablement la guerre du Vietnam se poursuivait. Alors, un pays voisin qui était à ce moment « neutre », le Cambodge, fut victime d’un coup d’état organisé avec l’aide des services secrets américains. Dès lors, trois types de guerre se menaient simultanément en Indochine : une guerre interimpérialiste au Vietnam principalement menée par les soldats américains ; une au Cambodge où s’affrontaient des vietnamiens pro-américains et des cambodgiens ; et finalement, une guerre au Laos fomentée par la CIA. Donc, trois types de guerres qui cinq ans plus tard firent la victoire de l’impérialisme russe sur l’impérialisme américain au Vietnam et au Laos, et la victoire de l’impérialisme chinois au Cambodge.

Mao, avec sa stratégie pour renforcer l’impérialisme chinois, fit une déclaration en mai 70 qui demandait « aux peuples du monde entier de s’unir pour abattre les agresseurs américains et leurs laquais ». Nous ne pourrons jamais assez le souligner : le soi-disant internationalisme maoïste n’est pas l’internationalisme prolétarien ; pire, il s’oppose aux intérêts véritables du prolétariat. Dans les faits, il demandait aux bourgeoisies des pays de la périphérie capitaliste et autres puissances impérialistes de l’appuyer dans sa lutte pour consolider le capitalisme d’État chinois. C’est cela que voulait dire Mao dans son adresse « peuples du monde entier ».

À Sherbrooke, notre petit groupe de maoïstes décida de poser des affiches relatant cette déclaration. Nous posions donc nos affiches en nous déplaçant avec ma vieille Renault qui n’avait plus de marche arrière. Nous nous étions regroupés en une équipe de trois personnes pour ce faire.

Alors que je posais une affiche (encore pendant la nuit) sur le local du PQ en demandant si l’affiche était bien placée, j’entends un « oui » provenant d’une voix que je ne reconnaissais pas. Je me retourne donc en constatant que je faisais face à un policier. Nous eûmes trois attitudes différentes : le plus gros des trois, un type en apparence très solide, se mit à se lamenter, plaida ensuite coupable et fut condamné à une amende ; mon camarade Mo plaida non coupable et fut acquitté ; quant à moi, je ne me présentai jamais en cour.

En juillet 70, je fis le tour de quelques pays d’Europe, arrêtant en certaines occasions visiter des maoïstes dont j’avais l’adresse. En France, en Italie, en Allemagne et en Belgique, je pus rencontrer directement quelques militants maoïstes. En France, je fis la rencontre d’un québécois, membre d’un des nombreux partis « communistes communistes » : un pro-soviétique, le PCF et un pro-chinois déclaré illégal depuis juin 68. Le québécois était membre de ce dernier parti. La littérature produite par ce parti maoïste était interdite et il diffusait un journal, l’Humanité Rouge, sur du papier bleu. Lors de ce voyage, je ramenai au Canada une valise pleine de propagande maoïste en différentes langues. Malheureusement, aujourd’hui, je me demande combien de militants naïfs et ignorants ont été embrigadés tout comme moi dans ces organisations au service du capital !

Au mois d’août 70, de retour à Montréal, je travaillais comme technicien chimiste. Durant ce mois, j’ai revu les frères Rose et Francis Simard. Il était évident pour moi que, s’ils n’étaient pas membres du FLQ, ils en étaient très près. Nous nous sommes fortement chicanés sur l’action terroriste, sur ce qu’elle représentait théoriquement face au prolétariat, évidemment sans aller dans aucun détail technique, en particulier au sujet des kidnappings. Je considérais que des enlèvements, ça ne donnerait rien et que de toute façon ils seraient remplacés par des pareils ou des pires. [Voir Note 3 Le terrorisme une arme de guerre de la bourgeoisie]. Nous nous sommes laissés sur ce débat fondamental pour la classe ouvrière : révolution internationale prolétarienne ou des actions bourgeoises : terrorisme et enlèvement.

Note 1: À lire dans Notes Internationalistes, mai 2007 Les jours de mai 1937 à Barcelone pour comprendre l’action de sabotage de la CNT anarchiste.
Note 2 de ST: Les petits fils du caïd local sont maintenant propriétaires de TQS.
Note 3 : …Le terrorisme une arme de guerre de la bourgeoisie
Le terrorisme apparaît, dans l'histoire, comme le mode d'expression des classes sociales qui n'ont pas de devenir historique et dont la survie même se trouve mise en cause par l'évolution objective de la société.

Au tournant des XIXème et XXème siècle, les couches petite-bourgeoise, les artisans en cours de prolétarisation, les boutiquiers et petits propriétaires terriens ruinés etc. ont donné naissance à une forme de terrorisme, de violence individuelle et sans perspective historique. En Europe de l'Ouest (France, Italie, etc.) comme en Russie (Narodniks) ces expressions rétrogrades ont eu parfois un écho au sein même d'une classe ouvrière en cours de constitution et de formation politique. L'expérience de la lutte, la Révolution d'Octobre, l'Internationale communiste ont réglé cette question depuis près d'un siècle.

Ce que l'on voit surtout depuis la dernière moitié du XXème siècle, dans les relations inter impérialistes, c'est que le terrorisme est devenu un outil essentiel pour les puissances grandes et moyennes dans la concurrence acharnée qui les oppose les unes aux autres. On se souvient des groupes du style "bande à Baader" ou "Brigades rouges" qui ont défrayé la chronique dans les années 1970 et dont il est patent aujourd'hui qu'ils étaient manipulés par les services secrets russes ou américains de l'époque. Il va sans dire que les services occidentaux utilisaient les mêmes types de groupes et de manipulations, même si l'on sait moins sur ces arcanes. Ce qui demeure et qui doit être tout à fait clair pour les révolutionnaires et pour leur classe aujourd'hui, c'est que le terrorisme est devenu, définitivement, une arme aux mains des puissances impérialistes dans le cadre de leurs affrontements et de la préparation des fronts de guerre.

Que les actes terroristes causent des dizaines ou des centaines de victimes parmi les populations civiles est vraiment de peu d'importance aux yeux d'une classe dont la seule perpétuation en tant que classe dominante signifie chaque jour, à chaque heure, le supplice de la faim, de la misère, de la mort, de la surexploitation pour des millions de prolétaires et de sous-prolétaires du tiers-monde.

Mais, autant la "terreur ordinaire" des Etats capitalistes a pour fonction de maintenir la population ouvrière sous le joug, autant le terrorisme élevé au rang de moyen de pression et d'intimidation adressé aux Etats impérialistes concurrents n'est pas destiné, en propre, à la classe ouvrière. Même si ce sont des ouvriers qui sont les premières victimes de ces actes de guerre impérialiste.

Se méprendre sur ce point, comprendre le terrorisme comme une attaque directe et ciblée contre les ouvriers, c'est ne pas comprendre la nature de classe du terrorisme actuel, c'est ignorer le rôle que remplit prioritairement la campagne anti-terroriste qui, elle, est directement destinée aux prolétaires dans le but de les entraîner derrière les drapeaux nationaux. C'est se faire, d'une façon ou d'une autre, avec peut-être les meilleures intentions du monde, les complices des campagnes nationalistes et chauvines de la bourgeoisie.

C'est bien la bourgeoisie de tous les pays centraux qui a d'abord suscité, encouragé, financé, alimenté au niveau politique et militaire le terrorisme qu'elle prétend aujourd'hui combattre. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, il a largement été fait référence aux connexions de toutes natures entre ce qu'il est "convenu" d'appeler le réseau Al Qaïda et l'Etat US, et il en est de même pour les camps d'entraînement des différentes nébuleuses terroristes qui ont été largement favorisés et chapeautés par les grandes puissances, comme en Afghanistan, au Pakistan ou même sur le sol britannique.

Et quand on voit les attentats se multiplier dans des régions aussi centrales que les USA, initiateur de la "guerre au terrorisme", l'Espagne, l'une des "opposantes" à l'intervention militaire US en Irak et aujourd'hui la Grande-Bretagne, des régions du monde parmi les plus "surveillées", "informées" et dotées des moyens préventifs les plus sophistiqués contre le terrorisme, alors plus aucun doute ne peut persister sur le sens des attentats qui les ont frappés.

Dès septembre 2001, la bourgeoisie internationale a parfaitement perçu tout le profit qu'elle pouvait tirer des attentats contre les tours jumelles à New York pour avancer vers sa solution guerrière.

"C'est un moment qu'il faut saisir. Le kaléidoscope a été secoué. Toutes les pièces sont en mouvement. Bientôt, elles vont se remettre en place. Avant qu'elles le fassent, réordonnons ce monde qui nous entoure." C'est ainsi que Tony Blair, s'adressant au Parti travailliste à l'occasion de la conférence du Parti Travailliste le 2 octobre 2001, commente l'événement qui vient de se produire à New York. Autrement dit : les attentats du 11 septembre ont créé une situation qui ouvre la possibilité d'un réordonnancement des forces sur l'échiquier impérialiste, sachons l'exploiter au mieux de nos intérêts.

L'utilisation à des fins impérialistes de ces attentats est claire aujourd'hui. C'est au nom d'un vaste plan de "guerre contre le terrorisme" que seront d'abord menées les interventions militaires en Afghanistan puis en Irak…

Août 2005 Bulletin #32 de la Fraction interne du CCI

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