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Du nationalisme à l'internationalisme, 1ère partie

Steve Tremblay, Lundi, Septembre 8, 2008 - 20:07

Les habitudes et les idées acquises dans des groupes maoïstes sont un frein dans la connaissance du marxisme et dans son application concrète au niveau des luttes de classe et à l’intérieur des organisations de la Gauche communiste.

Les communistes internationalistes de Montréal publient en sept parties, avec l’accord de l’auteur, la brochure Du nationalisme à l’internationalisme.

Du nationalisme à l’internationalisme

Table des matières


Introduction
Mes origines
Mes années dans le cul-de-sac du nationalisme ou la nation au-dessus
de la lutte des classes
La lutte des chauffeurs de taxi contre Murray Hill
Mes années dans le cul-de-sac du maoïste ou le socialisme dans un seul pays
La crise d’octobre 1970
Quelques autres événements importants au Québec et dans le monde
qui m’ont influencé
L’Atelier Ouvrier
L’Équipe du journal En Lutte!
Les clandestins des Jeux olympiques de 1976
Encore la police et ses mercenaires
Dissolution du groupe maoïste En Lutte !
La lutte contre les pesticides dans une ville de banlieue
Années 89 et 90 : effondrements de l’Union soviétique et de ses pays satellites
La lutte entre la bourgeoisie Mohawk et les bourgeoisies canadienne et québécoise
à l’été 90
Un mémoire qui fait le jeu de la démocratie bourgeoise
Le sommet socio-économique de 1996
Le sommet des Amériques à Québec en avril 2001
Découverte de l’existence de la Gauche communiste
Chant l’Internationale
Annexes
I- Positions de base des communistes internationalistes de Montréal
II- Le « chacun pour soi »
III- Le marxisme et la police
IV- Le terrorisme une arme de guerre de la bourgeoisie
V- Un cirque de la noirceur et du mensonge : l’Assemblée nationale
VI- Extrait de La Question du syndicalisme au Québec
VII- Données sur des grandes entreprises québécoises
VIII- Origine de la Gauche Communiste
IX- Misère + Barbarie = Capitalisme

« Une thèse du marxisme est la suivante : dans chaque époque historique, le prolétariat de n’importe quel pays capitaliste contient, latentes ou agissantes, les solutions de ses problèmes de classe et, mieux encore, les données internationales qui lui permettent d’aborder ses problèmes spécifiques.
Une contrefaçon, une caricature de cette thèse existe également, et celle-là consiste à inventer des organisations, des partis, lesquels inventeront des solutions qui, bien que revêtues de phrases de Marx ou de Lénine, seront des idéologies étrangères au prolétariat, même si elles semblent avoir pour elles le passé, la Révolution russe ou n’importe quel autre événement. Il s’agira d’introduire parmi les ouvriers des positions qui, au nom de la révolution ou de la lutte révolutionnaire d’hier, seront des moyens pour défendre aujourd’hui la société capitaliste. »

(La Gauche communiste de France Contribution à une histoire du mouvement révolutionnaire)

Introduction

Cette brochure vise à commenter mon activité politique de militant en me basant sur ma connaissance actuelle des positions de la Gauche communiste.

Ce geste a à la fois pour objectif de faire l’autocritique de mes activités passées (par exemple, une critique du courant maoïste dans lequel j’ai longtemps évolué) et à montrer que ces mêmes activités étaient étrangères au prolétariat. De fait, j’ai surtout écrit cette brochure afin que de jeunes ouvrières et ouvriers ne reproduisent pas les mêmes erreurs et aient une connaissance des politiques de la Gauche communiste, le véritable camp prolétarien. Apprendre de nos luttes et erreurs passées est un aspect important du marxisme.

Je raconte ici ma vie de militant, non pas pour la mettre en exergue, mais plutôt pour faire un bilan critique des groupes et organisations politiques qui ont été au centre d’une grande partie de ma vie. Ces mouvements nationalistes et/ou gauchistes ont détourné et détournent encore des ouvrières, des ouvriers, des étudiantes et des étudiants de la lutte pour le socialisme et l’internationalisme. Une partie de ce texte provient de conférences faites devant des étudiants adultes en 1986. Il a été largement remanié et des ajouts importants y ont été faits avec la perspective révolutionnaire de la Gauche communiste [voir http://www.cmaq.net/node/27919 sur les positions de base d’un des groupes de la Gauche communiste].

Une importance trop grande est peut-être donnée à la répression des forces policières dans le texte. Mais sans chercher à sous-estimer la police, je peux dire qu’un type de militantisme, aventureux et coupé de la classe ouvrière, pratiqué entre autres par des nationalistes radicaux, des anarchistes et des maoïstes comme le Parti Communiste du Canada (marxiste-léniniste) (PCC (m-l)) à l’époque, a pu considérablement accentuer cette répression. Cependant, il ne faut pas être légaliste et retenir que les forces policières s’avèrent le bras armé de la bourgeoisie, son organisme de défense quotidien, lequel sera de plus en plus féroce à la mesure du développement de la lutte consciente de la classe ouvrière.

Mes origines

Je suis né en 1946 d’un père cultivateur et d’une mère ouvrière qui avait quitté l’usine de la Belding Corticelli à Pointe-St-Charles pour s’établir sur la ferme de son mari à Boucherville.

Comment se fait-il que je me sois impliqué politiquement à ce point ? Il faut savoir que nous ne venons pas au monde révolutionnaire. Ce sont les conditions sociales – a contrario des problèmes familiaux ou psychologiques – qui nous font devenir révolutionnaires. Je ne nie pas que la vie familiale peut quand même avoir une influence positive ou négative sur le développement des idées révolutionnaires chez un individu, mais c’est surtout l’appartenance de classe de cette famille qui compte.

Étant fils de cultivateur, les études étaient peu importantes pour mon père. Ainsi, dès la cinquième année du primaire, mon père a voulu me retirer de l’école pour poursuivre la tradition familiale, c’est-à-dire exploiter la ferme familiale et devenir moi aussi cultivateur. J’aimais beaucoup apprendre à l’école et j’étais premier de classe. Je pleurais pour y retourner à chaque début d’année scolaire. Même si je manquais souvent les deux premières semaines du calendrier scolaire, je finissais par retourner à l’école. Cette pression de la part de mon père pour que je quitte l’école, a persisté jusqu’en onzième année ( le Sec. IV aujourd’hui).

Le travail sur la ferme était vraiment très dur. Il fallait me lever à 6h sept jours par semaine, dès l’âge de six ans, travailler du matin au soir durant toutes les vacances d’été, participer à la traite des vaches à l’année longue et vers 18h faire mes devoirs et leçons, et me coucher tôt. J’avais de très bons résultats à l’école de rang et je ne voulais pas devenir cultivateur.

Au début des années 60, les terres étaient vues du haut des airs comme diverses formes géométriques teintées de vert. Quelques années plus tard, ces riches terres agricoles n’étaient plus que des damiers recouverts d’écailles représentant les entreprises industrielles et les entrepôts, parcourues de rubans d’asphalte. Le développement du capitalisme sauvage avait fait son chemin. La nostalgie de l’Union paysanne ne m’atteint pas, le retour en arrière est impossible.

Les cultivateurs avaient presque tous vendu leur ferme ou avaient été expropriés pour la construction de la route transcanadienne. Il n’y avait pas d’avenir pour un fils de cultivateur. Mon père avait vendu sa terre. Il était un très mauvais négociateur face aux spéculateurs avec leur capital financier; il fut le cultivateur qui la vendit au plus faible prix. C’est pour cela qu’il a dû travailler comme conducteur d’autobus scolaire jusqu’à ce que la surdité l’empêche de continuer.

****

La première fois que j’ai entendu parler du « communisme », c’est en 1956 lors de l’invasion de la Hongrie par l’impérialisme russe. Notre enseignante, complètement dominée par la foi catholique, comme presque tous les Québécois francophones durant les années 50, nous terrorisait par rapport aux staliniens qu’elle appelait des communistes. Elle nous parlait du cardinal Mindszenty, condamné à la prison à vie en 1948. Il fallait se méfier de ces suppôts de Satan, disait-elle, qui pouvaient nous mener directement en enfer. Elle avait raison d’une certaine manière parce que les staliniens ont maintenu des générations d’ouvrières et d’ouvriers dans l’enfer du capitalisme d’état.

Dans la vie, j’ai appris que notre intelligence n’est pas seulement innée ; elle est aussi en grande partie acquise, grâce à nos interactions avec les autres, aux apports de leurs expériences sur notre développement personnel [voir la note sur le « chacun pour soi »].

Je parlais donc de mon retrait de l’école à des voisins et surtout à deux de mes tantes, Alice et Adrienne. Je mentionne cela parce que je n’ai pas agi individuellement. Dans la société capitaliste, les médias mettent de l’avant surtout la vedette, l’homme ou la femme d’affaires "self made man". Nous nous formons avec l’aide des autres : parents, amis et membres de différentes classes sociales. Des individus peuvent passer d’une classe à une autre. Marx et Engel, d’origine bourgeoise, ont représenté la classe ouvrière consciente. Louis Laberge, ouvrier chez Canadair, est devenu chef de la FTQ. Grâce au syndicalisme, il passa si bien dans le camp de la bourgeoisie qu’il a reçu les louanges du monde des affaires et des politiciens lors de ses funérailles d’État.

En 1964, je débute des cours universitaires en physique et ce qui me préoccupe beaucoup, c’est le début de la guerre américaine contre le Vietnam sous l’instigation de Kennedy. Il fut le premier à y envoyer des soldats. Je me souviens de longues discussions avec des copains allant jusqu’à déranger les cours par nos propos. Au début d’août 1964, deux destroyers US s’étant aventurés dans les eaux territoriales du Nord-Vietnam, essuient des tirs de la part des Nord-Vietnamiens. C'est du moins ce qu’ont prétendu les services secrets américains (les équipages des navires concernés nieront plus tard la réalité de cette agression). Cet incident du golfe du Tonkin fournit au président Johnson le prétexte à une intervention militaire. Par la suite, il donna l’ordre de commencer à bombarder le territoire du Vietnam-Nord en guise de représailles. Ce fut l’événement qui fut l’excuse pour envahir le Vietnam-Sud et envoyer des centaines de milliers de soldats dans ce pays. Cela a eu des conséquences sur toute une génération de militants nord-américains et européens.

Il devait y avoir des élections au Vietnam en 1954 et les staliniens d’Hô Chi Min avaient de fortes chances d’être élus; les américains aidèrent donc une clique de militaires du Sud à faire un coup d’état ce qui annula les élections. C’est aussi un exemple de l’inutilité du parlementarisme et des élections pour la bourgeoisie, ils sont toujours soumis aux aléas des luttes des fractions des bourgeoisies ou des luttes entre les impérialismes.

La guerre du Vietnam fut l'un des conflits les plus sanglants qui opposa les deux grands blocs impérialistes qui dominaient le monde dans les décennies qui suivirent la deuxième guerre mondiale : les USA et l’URSS. Il y eut 54 000 soldats américains et plus de 2,5 millions de vietnamiens tués au cours de cette guerre.

Cela a eu des conséquences pour moi parce que ce fut ma première implication politique militante. Cette guerre dura plus de 10 ans. Je suis tombé dans le panneau durant ces années en appuyant la lutte de libération nationale vietnamienne.

La citation ci-dessous montre bien dans quel cul-de-sac les luttes de libération nationale mènent le prolétariat dans les pays de la périphérie capitaliste.

« L’époque historique où les luttes de libération nationale pouvaient représenter un élément de progrès dans le monde capitaliste s’est terminée avec la Première Guerre impérialiste en 1914. Le caractère global du capitalisme à l’époque impérialiste signifiait que l’apparente diversité des formations sociales dans le monde n’était pas le reflet d’une variété de divers modes de production. Ainsi, il n’y a pas lieu que le prolétariat adopte des stratégies d’action révolutionnaire distinctes dans les différentes parties du globe. Le travail de Marx avait déjà établi la distinction entre le mode de production et les formations sociales qui lui correspondent plus ou moins. L’expérience historique de la société de classe confirme que différentes formations sociales, produits de différentes histoires, peuvent exister sous le mode de production capitaliste mais qu’elles sont néanmoins toutes dominées par l’impérialisme, qui profite des différences nationales, ethniques, et culturelles pour maintenir sa propre existence. Tout comme les couches sociales et les traditions varient dans diverses régions et pays, les formes de domination politique de la bourgeoisie varient aussi. Cependant, dans tous les cas, le vrai pouvoir qu’elles représentent est toujours le même: le capitalisme. L’idée que la question nationale reste ouverte dans certaines régions du monde, et qu’en conséquence, le prolétariat peut reléguer sa propre stratégie et ses tactiques à l’arrière-plan au profit d’une alliance avec la bourgeoisie nationale (ou pire avec l’un des fronts impérialistes), doit être absolument rejetée. C’est seulement lorsque le prolétariat s’unira pour défendre ses propres intérêts de classe que la base de toute oppression nationale sera ébranlée. Les organisations révolutionnaires rejettent toutes les tentatives qui nuisent à la solidarité de classe provenant des idéologies de séparation raciale ou culturelle. »
Plateforme du Bureau International pour le Parti Révolutionnaire 1997 (BIPR)

Et avant cela, en 1915, Rosa Luxembourg avait affirmé dans les thèses sur les tâches de la social-démocratie :
« Pour aucune nation opprimée, la liberté et l'indépendance ne peuvent jaillir de la politique des États impérialistes et de la guerre impérialiste. Les petites nations, dont les classes dirigeantes sont les jouets et les complices de leurs camarades de classe des grands États, ne sont que des pions dans le jeu impérialiste des grandes puissances, et, tout comme les masses ouvrières des grandes puissances, elles sont utilisées comme instruments pendant la guerre pour être sacrifiées après la guerre aux intérêts capitalistes. »

Le parti stalinien d’Hô Chi Minh extermina physiquement la plupart des militants de l’opposition de gauche internationaliste ainsi que les trotskistes, et en 1945, à Saigon, il a aidé les “impérialistes étrangers” à écraser la Commune ouvrière. Cela permit au parti stalinien d’être complètement soumis aux diktats de l’impérialisme russe. Le prolétariat et la paysannerie ont payé en millions de vies humaines les compromis avec le pouvoir colonial français, les nationalistes bourgeois et staliniens. J’aurais bien aimé connaître ce point de vue de la Gauche communiste durant les années 60 et 70. Au nationalisme du Viêtcong il fallait opposer l’internationalisme prolétarien et dénoncer les divers impérialismes présents là-bas. Au Vietnam, c’était principalement les impérialistes français, japonais, américains, russes et chinois.

En 1975, un capitalisme d’état qui existait déjà au Nord a commencé à se construire au Sud. Durant les années 90, le capitalisme privé a pris de plus en plus d’importance. La classe ouvrière vietnamienne a payé et paie encore très cher le nationalisme de ces dirigeants staliniens.

De 1964 à la fin des années 70, outre la guerre du Vietnam, plusieurs évènements m’ont influencé. En voici quelques-uns :

De 1959 à 1963, il y a une lutte entre les différents partis staliniens dans les pays supposément communistes; il y a eu une scission entre la Chine et l’Albanie d’une part et l’URSS d’autre part. Deux de ces pays en sont même venus à des conflits armés : la Chine et l’URSS. Ce dernier a cessé ses relations diplomatiques avec la Chine et l’Albanie. En URSS tout comme en Chine et en Albanie, c’était la domination du capitalisme d’état même si, en paroles, les dirigeants se disaient socialistes ou communistes. À cette époque, j’ignorais tout de la Gauche communiste et jusqu’à son existence même.

En 1966 débute la révolution culturelle en Chine dirigée par Mao Tsé Toung qui met en marche des millions de jeunes chinois pour soi-disant « changer » la société. Dans les faits, c’était pour consolider le pouvoir stalinien de Mao.
« Cet événement donna lieu à une des pires falsifications de l'Histoire, à laquelle participèrent avec une rare ferveur les idéologues bourgeois de tous bords. Animé d'une incroyable soif du pouvoir, Mao va jouer sur deux tableaux. D'un côté, il s'appuiera sur les cadres d'une armée habilement réorganisée par le ministre de la Défense pro-maoïste, Lin Biao, en fonction du coup d'Etat prévu, et abondamment instruite du "Petit Livre Rouge" ; de l'autre côté, il appellera à la formation des fameux "Gardes rouges", recrutés dans les couches de la petite-bourgeoisie estudiantine, excitée et appâtée par des postes dans l'Etat. Ces deux forces se trouveront de plus en plus face à face, entraînant de larges fractions du prolétariat, plongeant tout le pays dans la guerre civile et la misère, dans un chaos indescriptible, ce qui était justement le but recherché par Mao afin d'en rejeter la faute aux dirigeants et en tirer tout le bénéfice. C'est ce qu'il fera d'ailleurs au bout de trois ans d'horreurs sous la direction du "grand timonier", de massacres dans la population, de purges massives dans le PCC, jusqu'après son retour au pouvoir en 1968 qui signera l'arrêt de mort physique de ces "Gardes rouges" qui s'étaient fait berner par son mot d'ordre "N'oubliez pas la lutte des classes". Le nombre de morts résultant des combats et de la famine est incalculable. Mais, des centaines de milliers avancés comme chiffre par les médias occidentaux, Mao, avec un cynisme achevé, dira lui-même à la fin de sa vie qu'ils étaient bien en deçà de la réalité ! » Extrait du n° 269 de juin 1997 de Révolution Internationale du Courant Communiste International (CCI).

En 1967, Che Guevara est capturé et exécuté en Bolivie. Son « internationalisme » n’avait rien à voir avec l’internationalisme prolétarien qui est l’abolition des frontières et des nations. Guevara et Castro ont mis de l’avant le slogan nationaliste « La patrie ou la mort » ce qui est en contradiction complète avec l’affirmation marxiste « Les prolétaires n’ont pas de patrie ».

En 1968, l’URSS envahit la Tchécoslovaquie. Un mouvement nationaliste anti-impérialiste russe est écrasé.

Dans la même année, il y a eu mai 68 en France avec d’une part, le mouvement étudiant et son idéologie petite-bourgeoise et d’autre part l’entrée en scène de la classe ouvrière avec 10 millions de grévistes. Du jamais vu depuis 40 ans.

Aux États-Unis, durant les années 60 et le début des années 70, il y a aussi eu la révolte des noirs un peu partout en sol américain, des villes américaines étaient en feu. Des tanks de la garde nationale parcouraient les rues des quartiers noirs de Chicago et Détroit pour écraser les révoltes des noirs. C’était une lutte pour l’égalité des noirs et des blancs.

Un groupe, les Blacks Panthers, prônait la lutte armée comme seule façon de se défendre contre la répression policière. Les corps policiers américains, FBI inclus, ont éliminé physiquement plusieurs des membres des Blacks Panthers.

Un groupe de jeunes blancs, filles et fils de la bourgeoisie américaine, The Weathermen, commirent des attentats durant les années 1970 contre les bases et centres de recrutement militaire américains. The Weathermen était une organisation terroriste américaine créée en 1969 et basée sur l'idée d'un communisme mondial émergeant du tiers-monde, plutôt que de la classe ouvrière.

Le 4 mai 1972 l’armée américaine tuait quatre étudiants qui s’opposaient à la guerre du Vietnam sur le campus de l’université de Kent.

****

Après la mort du Maurice Duplessis en 1959, on assiste au Québec à la « révolution » tranquille, à la montée d’un nationalisme plus populiste, plus trompeur. Cette « révolution » tranquille était un réaménagement important des rapports capitalistes au niveau de l’État qui aida la bourgeoisie québécoise à se développer, l’État palliant au manque de capitaux des capitalistes québécois. La Société générale de financement et la Caisse de dépôt et de placement ont été créées principalement dans ce but. De même pour servir cette classe exploiteuse, il fallut aussi des réaménagements dans l’éducation et les relations de travail. C’est sur ce nouveau terrain d’exploitation de la classe ouvrière que le mouvement nationaliste s’est développé allant jusqu’à la thèse de la souveraineté-association mise de l’avant par le PQ, association, bien entendu, avec les capitalistes des autres provinces. C’est en fait un projet de renégociation de la constitution canadienne qui laisserait plus de place à la bourgeoisie québécoise.

Il y a eu l’Expo 67, les actions terroristes du FLQ qui ont culminé avec la crise d’octobre 70, de multiples manifestations pour le droit de travailler en français dont la plus importante McGill français. Ces manifestations tout comme l’action du FLQ reflétaient l’action idéologique de la petite bourgeoisie et d’une fraction de la grande bourgeoisie.

Jusqu’au début des années 60, au Québec, il était impossible de se faire servir en français. Dans certains endroits de l’Ouest de Montréal autant la serveuse francophone que le client devaient se parler en anglais. Pour avoir un emploi, les prolétaires francophones devaient très souvent être bilingues même pour être balayeur à la ville de Montréal. À l’université de Montréal, université française, en sciences, 80% de volumes étaient en anglais sans compter quelques cours.

Lors de mes études universitaires, j’assistais à des débats-midi. Tous les politiciens bourgeois venaient y faire leur tour : Jean Lesage, premier Ministre, René Lévesque, ministre libéral des richesses naturelles, François Aquin, démissionnaire du parti libéral et premier député indépendantiste, Jean Chrétien, Doris Lussier pour y propager l’idéologie dominante. Cette idéologie dominante était la façon de penser des politiciens dans le cadre des partis politiques bourgeois et du parlementarisme afin de moderniser l’État capitaliste québécois. Tout ces débats-midi étaient apprêtés à une sauce nationaliste canadienne ou québécoise dépendant du politicien invité.

Note : Le « chacun pour soi »

«Le "chacun pour soi" serait une caractéristique de l'homme. C'est incontestablement une caractéristique de l'homme bourgeois, du "selfmade man", de celui "qui s'est fait tout seul", mais cela n'est qu'une expression idéologique de la réalité économique du capitalisme et n'a rien à voir avec la"nature humaine". Sinon il faudrait considérer que cette "nature humaine" s'est transformée radicalement depuis le communisme primitif ou même depuis le féodalisme avec sa communauté villageoise. De fait, l'individualisme fait une entrée massive dans le monde des idées quand les petits propriétaires indépendants font leur apparition à la campagne (abolition du servage) et à la ville. Petit propriétaire qui a réussi -notamment en ruinant ses voisins- le bourgeois adhère avec fanatisme à cette idéologie et lui décerne le titre de "naturelle".»
Revue Révolution internationale #62 CCI

« Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur être, c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience ». (Marx, « Contribution à la critique de l’économie politique », préface).
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Il est possible de commander la brochure, au coût de 6$, (comptant ou chèque au nom de Réal Jodoin) en écrivant à CIM_ICM, C.P. 55514, Succ. Maisonneuve, Montréal, QC H1W 0A1



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