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Nos nébuleux amis de la FAÉCUM

Anonyme, Samedi, Février 1, 2003 - 18:42

Mikaelle Monfort

« Les procès-verbaux témoignent que, contrairement à ce qui a été affirmé par la FAÉCUM, la négociation de l’entente suscitait beaucoup de questions de la part des délégués étudiants. Des questions relatives à l’éthique et au détail du contenu de l’entente. Ces questions sont restées sans réponse. »

Permettez-moi, chers lecteurs, de vous servir une petite parabole sur l’amitié et la dépendance. Dans son numéro de l’hiver 2002/2003, la néo-conservatrice et américaine revue The National Interest a publié un article de Daniel Pipes consacré aux relations américano-saoudiennes. À propos de ces relations, on pouvait lire que «l’on a l’impression qu’un basculement a eu lieu dans lequel les deux parties ont oublié lequel a le grand pouvoir et lequel le petit.» Les choses sont assez claires, me semble-t-il, pour les Saoudiens! Durant des décennies, selon Daniel Pipes, les Saoudiens se sont comportés de manière arrogante et grossière à l’égard des Américains, mais les choses sont appelées à changer et les Saoudiens à se rappeler qu’ils n’ont que «le petit pouvoir »…

Quel rapport, me demanderez- vous, y a-t-il entre les relations américano-saoudiennes et l’affaire qui nous occupe essentiellement ces jours-ci, à savoir l’affaire Pepsi ? Simplement ceci: bien que leurs manières soient infiniment meilleures que celles des princes saoudiens, les étudiants de l’Université de Montréal sont dans la même situation vis-à-vis de la FAÉCUM que les Saoudiens vis-à-vis des États-Unis : amitié et dépendance. Les étudiants exercent leur «petit pouvoir » de vote qui leur permet de conférer le «grand pouvoir» de négociation et d’administration à la FAÉCUM.

L’enquête réalisée par le Quartier Libre sur le dossier Pepsi met au jour des faits pour le moins troublants.Tout d’abord, voyons les conditions dans lesquelles l’entente entre l’Université de Montréal, la FAÉCUM et l’AGEEFEP a été négociée. L’examen minutieux des procès-verbaux des Conseils centraux de la FAÉCUM révèle une fédération qui abandonne les intérêts des étudiants quant à l’achat de livres et d’ordinateurs ou à l’embauche de nouveaux professeurs. Les procès-verbaux témoignent que, contrairement à ce qui a été affirmé par la FAÉCUM, la négociation de l’entente suscitait beaucoup de questions de la part des délégués étudiants. Des questions relatives à l’éthique et au détail du contenu de l’entente. Ces questions sont restées sans réponse. Enfin, les procès-verbaux révèlent un Secrétaire général de la FAÉCUM (à l’époque il s’agissait de Patrick Lebel, l’actuel président du Conseil permanent de la jeunesse), plus soucieux de plaire à l’Université de Montréal que de défendre les intérêts des étudiants.

Plus près de nous, la publication du contrat Pepsi permet de constater que la FAÉCUM touche 67 356 des 500 000 dollars de redevances qui devraient être versés par Pepsi chaque année. Sur ces 67 356 dollars, le budget de la FAÉCUM en conserve 23 575. Or, le Secrétaire Général de la FAÉCUM a toujours prétendu que l’argent dévolu à la FAÉCUM était intégralement reversé aux cafés étudiants. Pourquoi cette omission ?

Le contrat Pepsi prévoit l’attribution de bourses de l’Acti-fonds Pepsi. La FAÉCUM, l’AGEEFEP et Pepsi siègent au comité qui examine les demandes et attribue les montants. Pour Nicolas Fournier, le Secrétaire Général de la FAÉCUM, «les gens de Pepsi n’ont pas leur mot à dire sur l’attribution des fonds.» Le son de cloche n’est pas du tout le même du côté de Pepsi. Pourquoi cette dissimulation ?

Le contrat Pepsi prévoyait la mise en place d’un «comité marketing » destiné à faire des recommandations pour atteindre les objectifs de vente. L’UdeM et Pepsi nous ont confirmé que l’AGEEFEP et la FAÉCUM ont effectivement participé aux travaux de ce comité. Nicolas Fournier affirme que «le fameux comité marketing, ça n’existe pas ! Il est sur le papier mais il ne s’est jamais réuni.» Pourquoi ce mensonge ?

La mauvaise évaluation des volumes minimum d’achat portés au contrat Pepsi risque de faire perdre plus de 200 000 dollars de recettes à la FAÉCUM et aux cafés-étudiants. Cela ne semble pas émouvoir beaucoup le Secrétaire Général de la FAÉCUM. Pourquoi ce silence ?

La FAÉCUM pense-t-elle que sa collaboration active à la négociation d’une mauvaise entente pour l’Université de Montréal va la décrédibiliser auprès des étudiants de l’UdeM ? Est-ce la raison pour laquelle elle tente maladroitement de dissimuler l’ampleur de sa contribution à la conclusion de l’accord et des concessions faites ?

Si tel est le cas, et si l’opacité de la FAÉCUM ne dissimule rien d’autre que de l’embarras vis-à-vis des étudiants, il serait temps que la fédération assume ses erreurs et s’en explique. Faute de quoi, ses amis étudiants pourraient bien se saisir du «petit pouvoir» qui leur est attribué pour voter et renverser le dépositaire du «grand pouvoir». C’est à Caroline Dawson, David Pilon et Pierre-Philippe Lefebvre que l’on doit de pouvoir éclaircir aujourd’hui les zones d’ombres soigneusement ménagées par la FAÉCUM. Le fait que la conjonction de leurs trois «petits pouvoirs » l’ait emporté sur les «grands pouvoirs » de l’UdeM, de Pepsi et de la FAÉCUM devrait déjà fournir matière à réflexion à la fédération étudiante.

Site du Quartier libre
www.ql.umontreal.ca


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