Le FSM 2003 accouche de la création d'un Observatoire International des Médias dont les ambitions ne laisseront sûrement pas indifférents les partisans de l'information libre et autres détracteurs de la concentration des médias de masse.

Lire l'article du Diplo (janvier 2003) annonçant le lancement du MWG.

Le FSM 2003 accouche de la création d'un Observatoire International des Médias dont les ambitions ne laisseront sûrement pas indifférents les partisans de l'information libre et autres détracteurs de la concentration des médias de masse.

Projet lancé il y a un an lors du précédent FSM, le Media Watch Global est une initiative de plusieurs journalistes du Brésil et d'ailleurs qui pendant un an ont travaillé pour présenter une charte qui en précise les statuts.

Ignacio Ramonet, directeur du Monde Diplomatique, est l'un des initiateurs du MWG et le rédacteur du Préambule de sa charte. Hier, lundi 27 janvier, au cours d'un séminaire dans l'Université de POA, il a exposé devant 200 personnes enthousiastes les enjeux de cet Observatoire.

Il s'agit d'encourager la société civile à la création d'un 5e pouvoir qui supplée aux carrences des médias de masse dont l'implication complice dans les rouages de la nouvelle économie a réduit leur rôle traditionnel de contre-pouvoir à peau de chagrin.

Il n'échappe sans doute à personne qu'une "écologie" de l'information est nécessaire, une entreprise de nettoyage de l'information, contaminée, salie, pervertie trop souvent, avec pour conséquences dans la population un "empoisonnement" des esprits, pour filer la métaphore de I. Ramonet.

L'objectif principal de l'Observatoire International des Médias est de répondre á l'agression symbolique, idéologique exercée par des médias privés qui trop souvent imposent, plus qu'ils ne proposent, un discours nettement teinté des couleurs de la promotion de l'économie néo-libérale.

L'information, devenue marchandise, répond à une logique commerciale qui fait du citoyen une marchandise lui-même, vendue aux annonceurs. Dénoncer la concentration de la presse, s'opposer au monde des affaires, contester l'union des médias avec le politique et/ou (les frontières sont parfois bien ténues) l'économie, c'est le but que poursuivent les initiateurs de l'Observatoire International des Médias.

Hier, en présentant le Préambule de leur charte, ils ont invité le public à relayer localement, nationalement l'initiative, à articuler, coordonner les parties prenantes de ce projet, enfin "à produire et communiquer de l'information, à mener des actions de tous ordres en vue de promouvoir et garantir le droit de l'information des citoyens dans tous les pays du monde" (extrait du préambule).

Si le XXIe siècle est dores et déjà annoncé comme le siècle de l'internet ; le MGW propose d'en faire avant tout le siècle de la communication aux mains de la société civile.

La création de cette nouvelle arme contre la désinformation, la manipulation ou le silence coupable des médias est pleine de promesses. Il nous appartient (et le CMAQ pourrait bien prendre le relais en en faisant la promotion et en cherchant à l'organiser au niveau du Québec) de relever le beau défi que nous lancent les animateurs de MWG.

Lire l'article du Diplo (janvier 2003) annonçant le lancement du MWG.